Une passion pour l’art

Une passion pour l'art

En sortant des restrictions liées à la crise sanitaire de Covid, le Marché de l’Art Contemporain a connu deux années de croissance phénoménale et a atteint des résultats inédits. Les performances exceptionnelles réalisées en 2021 et 2022 devaient autant au retour d’œuvres stimulantes sur le marché qu’à la ferveur des collectionneurs souhaitant renouer avec le jeu des enchères.

Cette année, le marché mondial se développe dans un climat plus mesuré, qui se manifeste sur le segment le plus haut de gamme, celui des œuvres valorisées plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de dollars. Partant aussi d’une offre moins opulente sur ce segment, les transactions millionnaires ralentissent de -22%. Naturellement, le produit des ventes mondial de l’Art Contemporain s’en ressent et se rétracte de -15%: un ajustement attendu suite à la conjoncturelle frénésie post-pandémique.

Parallèlement, l’exercice 2022/2023 s’illustre néanmoins par un formidable pic d’activité, avec un flux de transactions record dans l’histoire des enchères. Les collectionneurs internationaux ont absorbé plus de 123.000 œuvres contemporaines en douze mois, 100 fois plus qu’au début du millénaire. Ils apprécient en premier lieu les œuvres peintes, qui représentent près d’une adjudication sur deux (44% des transactions) et les trois-quart du résultat d’Art Contemporain aux enchères. Comme à l’accoutumée, c’est à Jean-Michel BASQUIAT que revient le coup de marteau le plus retentissant de l’année: 67m$.

Les ventes multimillionnaires pèsent lourd dans le résultat mondial, mais ne constituent qu’un micro-marché réservé à une élite. Face aux ventes prestigieuses des plus grands noms de l’Art Contemporain, l’intensité croissante du marché repose sur les œuvres accessibles à moins de 5.000$. Celles-ci représentent 80% des transactions mondiales, soit plus de 99.000 lots cette année. Aux États-Unis, au Royaume-Uni, à Hong Kong et dans divers pays d’Europe, le Marché de l’Art Contemporain s’appuie sur une demande solide.

Les collectionneurs sont aussi très enclins à découvrir et à acquérir de nouveaux artistes. Sur le marché galvanisant de l’Art Ultra-contemporain, les transactions progressent de 30%  par rapport à la période précédant la crise sanitaire. Les enchérisseurs restent éminemment actifs pour des œuvres valorisées à moins de 50.000$ et, s’ils évitent la surenchère sur les paliers de prix supérieurs, ils ne s’interdisent pas d’audacieuses envolées pour quelques jeunes peintres ou pour des pionniers de l’art digital déjà considérés comme des marqueurs de notre époque.

L’intensité et l’enthousiasme de la demande mondiale manifestent combien la passion pour l’art est une respiration essentielle, y compris – et peut-être surtout – face aux incertitudes géopolitiques, économiques, climatiques et sanitaires qui secouent notre époque.